Le paysage du cyclisme professionnel s’enrichit d’un jeune talent remarquable, Remco Evenepoel. Originaire de Belgique, ce coureur cycliste de 23 ans fait déjà sensation sur la scène internationale. Découvrons ensemble le parcours atypique de Remco, son ascension fulgurante et les victoires qui ont contribué à bâtir sa réputation.
Un parcours inattendu :
Remco Evenepoel, né le 25 janvier 2000 à Alost, en Belgique, n’a pas suivi le parcours traditionnel des jeunes cyclistes. Avant de se lancer dans le cyclisme, il s’est d’abord illustré en tant que footballeur, intégrant les équipes de jeunes du RSC Anderlecht et du KV Malines. Cependant, en 2017, il décide de changer de cap et se consacre entièrement au cyclisme.
Ascension rapide et intégration au sein de Deceuninck-Quick Step :
La progression de Remco dans le cyclisme est impressionnante. En seulement deux ans, il attire l’attention des équipes professionnelles et intègre l’équipe belge Deceuninck-Quick Step en 2019. Cette année-là, il remporte le championnat d’Europe du contre-la-montre Espoirs et le championnat du monde du contre-la-montre Espoirs, soulignant son talent prometteur.
Un palmarès grandissant :
2018 : Les débuts impressionnants
L’année 2018 marque les débuts de Remco Evenepoel dans le cyclisme professionnel, à seulement 18 ans. Cette année-là, il brille en catégorie Espoirs et remporte plusieurs titres importants, dont le championnat d’Europe du contre-la-montre et le championnat du monde du contre-la-montre. Ses performances exceptionnelles attirent l’attention de l’équipe Deceuninck-Quick Step, qui lui offre un contrat professionnel pour la saison suivante.
2019 : Première année chez Deceuninck-Quick Step
Remco Evenepoel intègre l’équipe Deceuninck-Quick Step en 2019 et s’illustre rapidement sur la scène internationale. Il remporte sa première victoire professionnelle lors du Tour de Belgique et enchaîne avec un titre de champion d’Europe du contre-la-montre Elite. Il termine également 2e lors du championnat du monde du contre-la-montre Elite, confirmant son potentiel et son statut de grand espoir du cyclisme.
2020 : Une année marquée par des victoires et des défis
En 2020, Remco Evenepoel continue sur sa lancée et remporte plusieurs courses, notamment la Vuelta a San Juan et le Tour de l’Algarve. Il s’impose également lors du championnat de Belgique du contre-la-montre. Toutefois, sa saison est marquée par une grave chute lors du Tour de Lombardie, le contraignant à mettre sa carrière en pause pour se rétablir.
2021 : Le retour à la compétition
Après une période de rééducation, Remco Evenepoel revient à la compétition en 2021. Il participe notamment au Giro d’Italia, où il réalise une performance solide en terminant à la 7e place du classement général. Bien qu’il ne remporte pas de victoires majeures cette année-là, son retour confirme qu’il est toujours un coureur à surveiller de près.
2022 : Nouvelles victoires et confirmation du talent
Le 2 février, Remco Evenepoel débute sa saison en remportant la première étape du Tour de la Communauté valencienne. Il distance ses adversaires dans la dernière montée et endosse le maillot jaune. Cependant, lors de la troisième étape, il perd son maillot de leader au profit d’Aleksandr Vlasov après avoir coincé dans le dernier kilomètre. Il termine deuxième du classement général et remporte le classement du meilleur jeune. Le 19 février, il remporte la quatrième étape du Tour de l’Algarve en contre-la-montre, avec une avance d’une minute sur Stefan Küng, et prend le maillot jaune de leader. Le lendemain, il contrôle ses adversaires et termine cinquième de la dernière étape, remportant ainsi pour la deuxième fois le Tour de l’Algarve et sa vingt-cinquième victoire professionnelle.
Il participe pour la première fois de sa carrière à Tirreno-Adriatico et se classe deuxième de la première étape contre-la-montre, à 11 secondes du spécialiste Filippo Ganna, mais devant Tadej Pogačar de 7 secondes. Il maintient sa deuxième place au classement général derrière Pogačar jusqu’à la cinquième étape, mais perd du terrain en concédant 4 minutes lors de la double montée du Mont Carpegna à la fin de la sixième étape, finissant finalement à la onzième place du classement général. Il participe ensuite au Tour du Pays basque, une épreuve de l’UCI World Tour, du 4 au 9 avril. Il se classe deuxième de la première étape contre-la-montre, à 5 secondes de Primož Roglič. Il mène ensuite son coéquipier Julian Alaphilippe dans les derniers hectomètres des 2e, 3e et 4e étapes, ce qui permet au champion du monde français de remporter une victoire et deux deuxièmes places. Lors de la 5e étape, il lance une contre-attaque qui met en difficulté Roglič, termine troisième et s’empare du maillot jaune. Cependant, il ne parvient pas à suivre les meilleurs lors de la dernière ascension de la 6e étape et finit quatrième du classement général, remportant tout de même le maillot du meilleur jeune.
Liège-Bastogne-Liège voit Remco Evenepoel prendre la tête en solitaire, suivi par sa 6ème place à la Flèche brabançonne. Malgré des difficultés sur les monts pavés, il affirme ne pas être adapté aux classiques flandriennes. Le 20 avril, il soutient Julian Alaphilippe en tant que lieutenant pour la Flèche wallonne, mais le champion du monde ne parvient pas à monter sur le podium.
En solitaire, il remporte son premier monument, Liège-Bastogne-Liège, quatre jours plus tard. Il a attaqué à seulement 29 km de l’arrivée, dans les derniers mètres de la côte de la Redoute. Il a dépassé un à un les derniers membres de l’échappée matinale pour s’isoler en tête dès les premières pentes de la côte de la Roche-aux-faucons. Le podium est 100 % belge, avec Quinten Hermans à la seconde place et le champion de Belgique Wout van Aert à la troisième place.
Le 24 mai, il reprend la compétition en participant au Tour de Norvège et remporte la première étape entre Bergen et Voss en accélérant dans les derniers hectomètres d’une arrivée en légère montée. Il gagne en solitaire la troisième étape après avoir lâché ses adversaires dans la montée finale à 5 km de l’arrivée, puis la cinquième étape au sprint, remportant ainsi le classement général du Tour de Norvège avec trois victoires. Le 31 mai, il remporte la 78e édition de la Gullegem Koerse en s’isolant en tête à 9 kilomètres de l’arrivée. Du 12 au 19 juin, il participe au Tour de Suisse et gagne le contre-la-montre à Vaduz le dernier jour. Le 23 juin, il devient champion de Belgique du contre-la-montre à Gavere, devançant son équipier Yves Lampaert et Victor Campenaerts. Le 30 juillet, il remporte la classique de Saint-Sébastien avec le plus long solo victorieux de l’histoire de cette épreuve, presque deux minutes devant Pavel Sivakov.
Lors de la 10ème étape du Tour d’Espagne, Remco Evenepoel a pris le départ pour sa deuxième participation à un Grand Tour après avoir participé au Giro 2021. Il a remporté sa première victoire sur un Grand Tour lors de la 10ème étape de la Vuelta avec 48 secondes d’avance sur Primož Roglič et une minute sur son équipier français Rémi Cavagna, consolidant ainsi sa position de leader au classement général. Il a conservé son maillot rouge malgré une petite défaillance dans les plus forts pourcentages de la Sierra de la Pandera lors de la 14ème étape. Même s’il a ressenti des douleurs musculaires à la suite de sa chute lors de la 12ème étape, il a continué à gravir l’ascension finale de l’Alto Hoya de la Mora lors de la 15ème étape. Primož Roglič a attaqué lors de la 16ème étape, mais Remco Evenepoel a été victime d’une crevaison à deux kilomètres de l’arrivée, le laissant se faire distancer. En bénéficiant de la règle du reclassement, Roglič a repris huit secondes à Evenepoel. Cependant, Roglič a été contraint à l’abandon le lendemain matin, permettant à Enric Mas de devenir le plus proche poursuivant d’Evenepoel. Toujours avec le maillot rouge sur les épaules, Evenepoel a remporté la 18ème étape au sommet de l’Alto de Piornal, déclarant que c’était la journée la plus parfaite de sa carrière. Il a remporté cette Vuelta le 11 septembre à Madrid, devenant le premier Belge à gagner un Grand Tour depuis la victoire de Johan De Muynck sur le Giro en 1978.
Après sa victoire à la Vuelta, il s’est rendu en Australie à Wollongong pour les Championnats du monde. Considéré comme un favori pour le contre-la-montre avec Filippo Ganna le 18 septembre, il a fini troisième derrière Tobias Foss et Stefan Küng. Le dimanche suivant, le 25 septembre, il est devenu champion du monde sur route en remportant la course en ligne. Il a attaqué à 35 km de la fin avec Alexey Lutsenko et a roulé seul en tête pendant les 26 derniers kilomètres, prenant 2 min 21 sec d’avance sur ses adversaires à l’arrivée. Il est revenu en Belgique et a été fêté dans sa commune de Dilbeek puis sur la Grand-Place de Bruxelles. Il a remporté quinze victoires en 2022, dont six en UCI World Tour, et a grimpé à la troisième place du classement mondial UCI 2022.
2023 : l’année de tous les défis
Remco Evenepoel commence la saison 2023 au Tour de San Juan en Argentine, tout comme en 2019 et 2020. Lors de la deuxième étape, il aide son coéquipier Fabio Jakobsen à remporter la victoire en imprimant un rythme soutenu en fin de course. La cinquième et unique étape de montagne de la course se termine par une longue montée de l’Alto del Colorado. Evenepoel attaque seul à 10 km de l’arrivée mais est repris et dépassé trois kilomètres plus loin, terminant septième de l’étape à plus d’une minute du vainqueur Miguel Ángel López. Il déclare à l’arrivée : “Mon attaque était un peu une tentative de suicide. J’aurais peut-être dû garder cette attaque pour le dernier kilomètre”. Il termine septième du classement général.
Au Tour des Émirats arabes unis, il lance le sprint pour son nouveau coéquipier Tim Merlier qui remporte la première étape de justesse. Le lendemain, il remporte le contre-la-montre par équipe avec son équipe avec une seconde d’avance sur EF Education EasyPost et trois sur Ineos Grenadiers. Il prend le maillot rouge de leader après la troisième étape au sommet du Jebel Jais, où il se classe deuxième derrière Einer Rubio97. Lors de la septième et dernière étape se terminant par l’ascension du Jebel Hafeet, il finit deuxième à 10 secondes d’Adam Yates, qui a attaqué à trois kilomètres du sommet. Il remporte le classement général de la course pour la première fois de sa carrière.
La troisième course de l’année pour Evenepoel est le Tour de Catalogne. Présenté comme un duel Evenepoel-Roglič pour la revanche de la Vuelta 2022 ou la préparation du Giro 2023, la course est effectivement dominée par ces deux coureurs. Le Slovène remporte la première étape devant Evenepoel. Celui-ci remporte la troisième étape au sommet de La Molina après avoir attaqué à 4,5 km de l’arrivée et avoir été suivi par Roglič qui ne prit aucun relais. Evenepoel perd six secondes sur Roglič dans les derniers mètres de l’arrivée au sommet de la cinquième étape à Lo Port. Il essaie de décrocher son rival slovène lors des deux dernières étapes mais en vain, terminant deuxième du classement général à six secondes de Roglič, tout en remportant la septième étape à Barcelone-Montjuïc. Il remporte également les maillots de meilleur grimpeur et de meilleur jeune.
Après quatre semaines sans course et un long stage en altitude sur les pentes du Teide à Tenerife, Evenepoel revient en Belgique pour participer à la classique Liège-Bastogne-Liège, qu’il avait remportée l’année précédente. Il lâche ses adversaires dans les dernières pentes de la côte de la Redoute à 33,5 km de Liège, augmentant son avance sur la côte des Forges et la Roche-aux-faucons pour remporter sa seconde Doyenne consécutive sous la pluie avec plus d’une minute d’avance, muni du dossard n°1 et du maillot de champion du monde.
Conclusion :
Remco Evenepoel est sans conteste un jeune prodige du cyclisme. Son parcours atypique, sa progression fulgurante et son palmarès en constante évolution font de lui l’un des coureurs les plus prometteurs de sa génération. Les amateurs de cyclisme sont impatients de suivre son évolution et de voir jusqu’où ce talent belge pourra aller.